Actualités Communiqués de presse - 21 Déc 2020

RE-AUTORISATION DU PHOSMET : UNE CONDITION SINE QUA NON A LA REUSSITE DU PLAN PROTEINES

Paris, le 21 décembre 2020

A l’heure où la France doit faire part à la Commission européenne de sa décision sur la ré-autorisation du Phosmet, la FOP alerte une nouvelle fois les Pouvoirs publics sur les conséquences dramatiques pour les producteurs de colza qu’aurait une position de leur part en faveur du retrait de ce produit qui protège le colza des ravages de certains insectes.

La FOP rappelle qu’il n’existe pas, en dépit des nombreux travaux actuellement conduits, de solution alternative au Phosmet qui soit efficace et crédible contre les ravageurs d’automne. Elle souligne également que, selon des études concordantes, la suppression de ce produit entrainerait une baisse des surfaces de colza de près de 300 000 hectares et les conséquences suivantes :
• Fragilisation des exploitations agricoles, principalement en zones intermédiaires alors que leur économie est largement dépendante du colza,
• Fragilisation de la filière apicole et perte de biodiversité : le colza constitue une part primordiale du bol alimentaire des pollinisateurs, en particulier dans les zones de plaines,
• Fragilisation du tissu industriel : ce recul représente une perte d’environ 1 million de tonnes de graines, soit l’équivalent d’une des principales usines françaises de trituration,
• Hausse de notre dépendance protéinique : 300 000 ha de colza en moins, ce sont 500 000 tonnes de tourteaux français, non OGM en moins ; 4 points de dépendance supplémentaires et une hausse des importations en provenance de pays où OGM et déforestations sont assumés,
• Hausse de notre dépendance énergétique du fait d’une moindre production de biodiesel, énergie renouvelable biosourcée et locale et importation de 230 000 tonnes de gazole fossile en plus.

A l’heure où le Plan de relance des protéines végétales voulu par le Président de la République vient d’être concrètement mis en place par le Ministre de l’agriculture, la suppression du Phosmet porterait donc un coup d’arrêt fatal à l’ambition et réalisation effective de celui-ci.

La FOP réaffirme très clairement que, si les producteurs sont prêts à relever ce défi et celui plus large de la transition écologique, cela nécessite qu’ils aient accès aux moyens de production adéquats et que cela ne se fasse pas au détriment de leurs revenus.

Interrogé sur ce sujet, Arnaud Rousseau, Président de la FOP a notamment déclaré : « pour moi il n’y a qu’une seule et unique ligne politique : celle définie par les Pouvoirs publics selon laquelle il ne peut y avoir de retrait sans solution. La France doit appuyer la ré-autorisation du Phosmet. Les producteurs, exaspérés d’être otages de querelles absurdes, espèrent que la position retenue répondra à leur vœu le plus cher : qu’on les laisse travailler de façon sereine et pérenne ».

Contact : Grégoire DUBLINEAU – 0677021650